m BIOGRAPHIES LANGAGIÈRES

 

 

En complément avec l'activité sur les accents: approfondir la discussion sur la diversité des français parlés en francophonie. Ouvrir les élèves au concept de "biographie langagière", qui est une manière de suivre le parcours de vie d'une personne en retraçant son rapport aux langues.

 

Chaque intervenant-e s'exprime, dans les quelques minutes qui lui sont accordées, à propos de son parcours linguistique en s'appuyant sur le synopsis suivant (plages 10-17)

voir la liste des sons en bas de page:

 

  1. Son mot préféré de la langue française: pourquoi, etc.
  2. Sa "biographie langagière":
    1. Où a-t-il (elle) appris le français, avec qui?
    2. Quel est son rapport à cette langue?
    3. Parle-t-il (elle) d'autres langues, lesquelles, quelle place prennent-elles dans son existence?
    4. Peut-il (elle) nous donner et nous commenter quelques mots, expressions et proverbes qu'il (elle) estime propres à son français "régional"?
  3. Un mot de son choix parmi les dix mots à l'honneur pour la 11ème Semaine de la langue française et de la francophonie (ce qu'il lui inspire, etc.):

 

ACCENTS

BADINAGE

ESCALE

HÔTE

INTEMPESTIF

KALÉIDOSCOPE

MASQUES

OUTRE-CIEL

SOIF

TRESSER

 

Voici quelques indications sur les réponses de chaque personne:

 

  1. Les mots préférés: toboggan, fraise, imaginaire, famille, travailler, tolérance, joual, kayak, à tantôt…. Avec de multiples explications.
  2. Les biographies langagières:
    1. L'apprentissage à la maison et à l'école, selon les déterminations familiales.
    2. Un rapport contraignant ou libre à la langue, un espace d'évasion, d'expression.
    3. Les autres langues parlées, en plus du français: suisse-allemand, allemand, anglais, espagnol, italien, wallon, créole, wolof, ewondo, bamiléké,"camfranglais"…
    4. La richesse des mots et expressions: "catelle", "panosse", "ouedzeiller sur la route", "raouater dans les gouilles", "prendre une aouanée", "quand la banane doit mûrir, elle finira par mûrir", "la chèvre broute où elle est attachée, mais c'est également là qu'elle va mourir", "essencerie", "le regard de l'amour passe par-dessus les défauts", "t'es comme une queue de veau", "prendre une marche", "faire le marché", "fais pas tes babines de bœuf", "faire sortir le méchant", "il n'y a pas personne ici", "c'est comme rien", "c'est de valeur", "achaler", "à l'entour", "à tantôt", "tu saurais me passer le sel"; s'ajoutent quelques expressions en wallon: "mére du dju", "mu p'tite feye", "lu si ké rogneu ki s'grète", "louk çi vola, on direu k'a Lidje à vinte".
  1. Les mots les plus appréciés: hôte, escale, outre-ciel, intempestif, kaléidoscope.

 

Écouter, réagir et développer

 

On peut demander aux élèves de noter, pendant l'écoute:

- le nom de la personne

- son pays d'origine

- la manière dont elle a appris le français

- les langues qu'elle parle, en plus du français

- certaines expressions propres à sa région

 

Après l'écoute de quelques interventions, les élèves peuvent s'interroger de la même manière, par groupes de deux (plage 18). Chacun pourra ainsi exprimer son propre rapport au français et à d'autres langues. L'activité pourrait être encore plus passionnante pour eux s'ils disposent de matériel d'enregistrement, ce qui leur donnera la possibilité de s'écouter et de commenter leur intervention.

 

On pourra faire une liste des différentes langues parlées par les élèves de la classe et tenter de situer ces langues parmi les langues du monde, voire parmi des familles de langues.

 

La citation suivante pourra également servir de point de départ pour parler du rapport au français en Afrique. En effet, on y constate l'effort demandé aux élèves africains pour apprendre le français ainsi que la méthode quelque peu particulière employée par un professeur. On apprend également que le multilinguisme est monnaie courante en Afrique.

 

 

 

"Je ne saurais décrire le processus par lequel les nouveaux élèves parvenaient à parler rapidement le français, car le maître ne traduisait absolument rien en langue locale des leçons qu'il nous dispensait. À moins d'une nécessité particulière, il nous était d'ailleurs strictement interdit de parler nos langues maternelles à l'école, et celui qui était pris en flagrant délit se voyait affublé d'un signe infamant que nous appelions "symbole". La principale méthode utilisée était celle du "langage en action". Chaque élève devait dire tout haut les mots (enseignés au départ par le maître) qui décrivaient ses gestes et son action du moment. Rudimentaires au début, avec le temps les phrases devenaient plus riches et complexes. Le maître, par exemple, ordonnait à un élève d'aller au tableau noir. En se levant, le garçonnet ânonnait, d'une voix chantante et traînante: "Le maître m'ordonne d'aller au tableau noir… Je me lève… Je croise les bras sur ma poitrine… Je sors du banc… Je me dirige vers le tableau noir… Je m'approche de l'estrade… Je prends le torchon mouillé avec la main gauche et un morceau de craie blanche avec la main droite… J'essuie le tableau noir… J'écoute le maître… Il me dicte une phrase… J'essaie de l'écrire sans fautes… Le maître corrige ma dictée… Il est satisfait… Il me caresse la tête… J'en suis bien content… Le maître m'ordonne de regagner ma place… Je la regagne avec fierté...", etc. Grâce à cette méthode, je mis peu de temps à pouvoir m'exprimer en français. Cela n'a rien d'étonnant quand on pense que la plupart des enfants africains, vivant dans des milieux où cohabitaient généralement plusieurs communautés ethniques (il y avait à Bandiagara des Peuls, des Bambaras, des Dogons, des Haoussas…), étaient déjà peu ou prou polyglottes et habitués à absorber une nouvelle langue aussi facilement qu'une éponge s'imbibe de liquide. En l'absence de toute méthode, il leur suffisait de séjourner quelque temps au sein d'une ethnie étrangère pour en parler la langue – ce qui est d'ailleurs encore valable aujourd'hui."

 

Amadou Hampâté Bâ, Amkoullel, L'enfant Peul, Arles, Actes Sud, Babel, 1999, cité par le Bulletin suisse de linguistique appliquée, No. 76, p.159.

 

 

Ouvrage de référence: Bulletin suisse de linguistique appliquée, "Biographies langagières", No. 76, sous la direction de Kirsten Adamzik et Eva Roos, Institut de linguistique de l'Université de Neuchâtel, 2002.

piste 1

Titre et annonce jingle
piste 2 Consigne de l'activité sur les accents

piste 3

Texte Léna
piste 4 Texte Magali
piste 5 Texte Simon
piste 6 Texte Yanick
piste 7 Texte Zal
piste 8 Texte Sandrine
piste 9 Texte Marie-Paule avec jingle
piste 10 Consigne A des biographies langagières
piste 11 Biographie Léna
piste 12 Biographie Magali
piste 13 Biographie Simon
piste 14 Biographie Yanick
piste 15 Biographie Zal
piste 16 Biographie Sandrine
piste 17 Biographie Marie-Paule
piste 18 Consigne B des biographies langagières
piste 19 Jingle
piste 20 Consigne A du mot préféré de la langue française
piste 21 Consigne B du mot préféré de la langue française
piste 22 Mot préféré Léna
piste 23 Mot préféré Magali
piste 24 Mot préféré Simon
piste 25 Mot préféré Yanick
piste 26 Mot préféré Zal
piste 27 Mot préféré Sandrine
piste 28 Mot préféré Marie-Paule avec jingle
piste 29 Consigne A des dix mots
piste 30 Les dix mots énumérés par Léna
piste 31 Le choix de Léna
piste 32 Les dix mots énumérés par Magali
piste 33 Le choix de Magali
piste 34 Les dix mots énumérés par Simon
piste 35 Le choix de Simon
piste 36 Les dix mots énumérés par Yanick
piste 37 Le choix de Yanick
piste 38 Les dix mots énumérés par Zal
piste 39 Le choix de Zal
piste 40 Les dix mots énumérés par Sandrine
piste 41 Le choix de Sandrine
piste 42 Les dix mots énumérés par Marie-Paule
piste 43 Le choix de Marie-Paule avec jingle
piste 44 Consigne B des dix mots
piste 45 Consigne C des dix mots
piste 46 Jingle final