j RECONNAÎTRE DES ACCENTS

 

Écouter un texte

Sur le disque (plages 2-9) voir la liste des sons en bas de page chaque intervenant-e lit à haute voix le texte retranscrit ci-dessous.

 

 

OÙ ON NE PARLE PAS

"N'est pas situé dans un pays lointain, comme le Harrar ou le Wild, mais à portée de voix, tout près des pays où l'on parle. Rues et trottoirs, toits de maisons, pare-brise des voitures sont recouverts d'une neige épaisse et invisible qui étouffe tout.

Les gens sont muets, ce qui ne signifie pas qu'ils ignorent la parole. Au contraire, ils se parlent bien mieux qu'avec des mots et des phrases. Ils sont comme les fourmis qui courent sur les lianes, ils se rencontrent sans arrêt et se disent des choses sans qu'on puisse les entendre.

Dehors, il ne fait pas froid. Tout est doux et tranquille. Tout sommeille. Pour parvenir au pays où l'on ne parle pas, il faut simplement traverser les pays où l'on parle. C'est très simple: les voyageurs doivent commencer à marcher au milieu de tous les bruits qui résonnent et qui font mal; bruit des autos, bruit des radios, bruit des moulins à paroles. Petit à petit, les bruits se mettent à se battre les uns contre les autres. Puis ils s'annulent. On est certain d'être arrivé à destination dès que l'on rencontre Naja Naja, femme-serpent qui connaît la langue comme sa poche."

Jean-Marie Gustave Le Clézio, Voyages de l'autre côté, Paris, 1975.

Extrait du Dictionnaire des lieux imaginaires, Alberto Manguel et Gianni Guadalupi, Arles: Actes Sud, 1998.

 

 

Accents et espaces francophones

 

Avant de commencer l'écoute, préciser aux élèves que chaque personne provient d'un pays ou d'une région francophones distincts. Afin de leur faire prendre conscience de l'étendue géographique de la francophonie dans le monde, procéder à l'exercice puis, ensemble, reporter le nom de chaque intervenant dans le pays ou la région correspondants sur la carte au verso (Suisse, France, Cameroun, Haïti, Sénégal, Québec, Belgique).

Comparer les réponses des élèves et leur faire expliquer la nature de leur choix. Comment reconnaissent-ils un accent? Comment le perçoivent-ils (description, connotations, voire jugement de valeur, etc.)? Quel est leur accent "préféré"?

Chaque langue et chaque variété de langue possèdent un ensemble d’habitudes articulatoires portant sur la réalisation des phonèmes, sur les règles d’accentuation, la réalisation mélodique des énoncés (intonation) et qui donnent une coloration particulière et reconnaissable au parler d’une personne (cf. Dubois et al. (1973). Dictionnaire de linguistique. Paris, Larousse): les parlers du sud de la France se caractérisent par la prononciation des “ e muets ” et des consonnes nasales qui suivent des voyelles nasales (son [n] prononcé comme en résonance après la voyelle nasale dans un mot comme bien) mais aussi, en même temps, par une tendance à accentuer plus fortement les dernières syllabes et à marquer plus fortement les contrastes mélodiques de la phrase; les parlers de la Suisse romande par la présence de quelques phonèmes caractéristiques (maintien de la distinction o / Ɔ en fin de mot, de la voyelle nasale « un », etc.)... Le québecois tend pour sa part à “ diphtonguer ” certaines voyelles, c’est-à-dire à introduire par exemple dans le pronom “ tu ” un son [j] entre le [t] et le [y], etc.

Cependant, au-delà de ses caractéristiques linguistiques objectives, l’accent est également une affaire de représentation sociale, souvent empreinte de stéréotypes et de préjugés. Les accents renvoient en effet à des appartenances sociales et, surtout, régionales qui, d’un point de vue sociolinguistique cette fois, ne sont jamais neutres. Une enquête réalisée dans le canton de Vaud a montré par exemple que les Vaudois considéraient leur manière de parler comme sympathique, gage d’honnêteté, mais aussi comme campagnarde... L’accent relève donc ici des phénomènes généraux de la norme et de la variation linguistiques, renvoyant aux rapports sociaux et identitaires, aux rapports de force à l’œuvre dans la langue.

Il importe donc de souligner que toute appréciation est relative, entre autre déterminée par des facteurs sociaux et culturels, et qu'un accent, s'il peut nous renseigner sur la provenance d'une personne, ne devrait pas mener à un jugement de valeur.

Cette activité pourra mener à une discussion plus large sur la francophonie, en utilisant la carte de l'OIF figurant dans le dossier ainsi que les informations relatives au point 7 de ce dossier, "À propos de la Francophonie". On pourra en profiter pour partir à la découverte d'autres langues qui coexistent avec le français.

 

piste 1

Titre et annonce jingle
piste 2 Consigne de l'activité sur les accents

piste 3

Texte Léna
piste 4 Texte Magali
piste 5 Texte Simon
piste 6 Texte Yanick
piste 7 Texte Zal
piste 8 Texte Sandrine
piste 9 Texte Marie-Paule avec jingle
piste 10 Consigne A des biographies langagières
piste 11 Biographie Léna
piste 12 Biographie Magali
piste 13 Biographie Simon
piste 14 Biographie Yanick
piste 15 Biographie Zal
piste 16 Biographie Sandrine
piste 17 Biographie Marie-Paule
piste 18 Consigne B des biographies langagières
piste 19 Jingle
piste 20 Consigne A du mot préféré de la langue française
piste 21 Consigne B du mot préféré de la langue française
piste 22 Mot préféré Léna
piste 23 Mot préféré Magali
piste 24 Mot préféré Simon
piste 25 Mot préféré Yanick
piste 26 Mot préféré Zal
piste 27 Mot préféré Sandrine
piste 28 Mot préféré Marie-Paule avec jingle
piste 29 Consigne A des dix mots
piste 30 Les dix mots énumérés par Léna
piste 31 Le choix de Léna
piste 32 Les dix mots énumérés par Magali
piste 33 Le choix de Magali
piste 34 Les dix mots énumérés par Simon
piste 35 Le choix de Simon
piste 36 Les dix mots énumérés par Yanick
piste 37 Le choix de Yanick
piste 38 Les dix mots énumérés par Zal
piste 39 Le choix de Zal
piste 40 Les dix mots énumérés par Sandrine
piste 41 Le choix de Sandrine
piste 42 Les dix mots énumérés par Marie-Paule
piste 43 Le choix de Marie-Paule avec jingle
piste 44 Consigne B des dix mots
piste 45 Consigne C des dix mots
piste 46 Jingle final